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Une bonne aide est difficile à trouver

Une bonne aide est difficile à trouver

L’une des plus grandes menaces auxquelles les entrepreneurs font actuellement face n’est pas de ne pas avoir assez de travail, mais de trouver suffisamment d’employés spécialisés pour les aider à terminer leurs projets – potentiellement les forcer à participer davantage dans le secteur public pour les aider à démarrer leurs entreprises personnelles. 

Il y a une grave pénurie de compétences au Canada, en particulier de charpentiers expérimentés et d’apprentis, comme semblent l’indiquer les panneaux d’affichage et les affiches des chantiers de construction en Colombie-Britannique. Les experts estiment que le Canada pourrait subir une absence critique d’employés spécialisés dès 2020. 

Les chiffres sont révélateurs et alarmants tout à la fois.

Selon le Skilled Trades College of Canada, c’est-à-dire le collège des métiers spécialisés du Canada, au cours de la prochaine décennie, un million d’hommes et de femmes qualifiés seront nécessaires pour maintenir le rythme soutenu de la croissance économique au Canada. Le rapport de recherche « Taking Action on Skilled Trades » (Programme de mesures pour les métiers spécialisés) publié par la chambre de commerce de l’Ontario estime que l’Ontario fera face à une pénurie d’environ 100 000 travailleurs qualifiés dans les secteurs de la fabrication et du bâtiment au cours des 15 prochaines années, en raison de la retraite. 

Si ces travailleurs ne sont pas remplacés, le gouvernement provincial et le gouvernement fédéral devront être prêts à perdre entre 1,2 milliard et 1,3 milliard de dollars en impôts combinés, selon le rapport. L’incidence sur l’économie de l’Ontario sera une perte cumulée de quelque 43 milliards de dollars d’ici 2020.

Pire encore, malgré les possibilités en or qui abondent, moins de gens sont attirés par l’industrie. Selon Statistique Canada, il y a eu 417 306 Canadiens inscrits dans des programmes d’apprentissage en 2016 – une baisse de 50 000 personnes par rapport à 2013. 

Casey Edge, directeur général de la Victoria Residential Builders’ Association, affirme que ce n’est pas un problème nouveau. 

« Nous en avons conscience depuis des années, mais les gouvernements n’ont pas changé structurellement le problème de l’éducation pour l’aborder », dit-il. « La question n’est pas simplement les apprentissages, c’est l’exposition à grande échelle des jeunes aux métiers. »

M. Edge ajoute que la technologie attire plus de jeunes loin des compétences pratiques, et si ce n’était de l’afflux des enfants qui suivent le métier de leurs parents dans le domaine de la construction, la situation serait encore pire. 

« Sans l’influence de la famille, nous aurions un problème beaucoup plus grand. »

Selon l’état actuel des choses, la crise des compétences crée certainement des problèmes pour l’industrie des entrepreneurs, en particulier en Colombie-Britannique, où les prix du logement sont les plus élevés au Canada – plus de 200 000 $ par rapport à la moyenne nationale. 

« Les pénuries de compétences limitent l’offre de logements et augmentent les coûts aux consommateurs », dit M. Edge.  « Nous sommes déjà limités par les ceintures vertes, les groupes de lutte contre le développement et les trois paliers du gouvernement qui utilisent le logement comme une source de revenus. » 

Les conséquences s’accumulent, soutient-il. Tout d’abord, s’il y a une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, les constructeurs d’habitations doivent payer des frais de terrain/développement, des frais de permis et des taxes foncières pendant des mois jusqu’à ce que la maison soit construite et vendue. De plus, les constructeurs ont besoin de payer des salaires plus élevés pour les inciter à conserver leur emploi. Ces coûts supplémentaires, plus les coûts croissants des matériaux et du gypse, sont transmis aux acheteurs. 

Heureusement, M. Edge voit des possibilités pour combattre cette crise – mais cela nécessitera une nouvelle approche du gouvernement et son rôle dans le système éducatif dans son ensemble. Actuellement, les administrateurs du gouvernement et des universités font la promotion de ce qu’ils connaissent : plus de connaissances universitaires. Les sondages indiquent que de nombreux étudiants spécialisés ont une année ou deux d’expérience universitaire, ce qui suggère que l’université traditionnelle n’est pas pour eux et qu’ils choisissent un métier à la place. Encourager les étudiants à poursuivre une éducation plus élargie pourrait rapporter gros. 

« Il doit y avoir une exposition plus généralisée, à un plus jeune âge, aux compétences pratiques et une liaison entre les universités et les écoles de métiers », dit M. Edge. « Les étudiants en arts pourraient choisir des cours d’option en encadrement, et les étudiants en menuiserie pourraient suivre un cours sur les affaires », ajoute-t-il.

« Si nous accomplissons une exposition généralisée aux métiers, nous augmenterons le nombre de personnes. » 

M. Edge montre en exemple la Colombie-Britannique qui a créé des exigences en matière d’éducation et de permis pour devenir constructeurs. Cela aide à créer un cheminement de carrière plus clair pour les jeunes, tout en soutenant le professionnalisme et la protection des consommateurs dans l’ensemble du secteur. 

Cependant, il avertit que les entrepreneurs pourraient avoir à consacrer du temps hors site pour faire en sorte que les gens des groupes de pression se joignent à eux dans l’industrie. 

« Nous avons besoin d’avoir un plus grand impact au sein du système éducatif, et cela passe par le gouvernement », dit M. Edge. « Mettez la pression sur vos (élus fédéraux et provinciaux) pour créer des passerelles entre les universités. Au niveau du cégep, les entrepreneurs doivent se présenter aux élections pour devenir commissaires d’école et commencer à déplacer des ressources vers l’exposition aux métiers dans les écoles primaires et secondaires. »

C’est là seulement la moitié de la bataille. Une fois que les entrepreneurs attirent des gens dans l’industrie, ils devront créer une « atmosphère de professionnalisme et de stabilité » pour les garder. 

« Nous sommes en concurrence avec des entreprises de technologie et d’autres industries qui recherchent des travailleurs qualifiés. Le leadership dans le milieu de travail est alors essentiel », dit-il. 

En fin de compte, M. Edge croit qu’il faut tout repenser et remodeler le système d’éducation pour instaurer un changement de philosophie. 

« Nous devons cesser de dispenser l’éducation dans des silos bureaucratiques, ce qui limite les possibilités pour les jeunes et (affecte) négativement l’abordabilité du logement. »

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